Comment se relaxer avant une course



Traduction Française par (merci Kévin!):
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Tout le monde devient anxieux et nerveux à l’approche d’une course, même le pilote le plus rapide de la planète, et si vous ne l’êtes pas, ça veut probablement dire que vous n’en avez absolument rien à faire de la compétition et vous devriez surement trouver quelque chose d’autre à faire les weekends.

Le stress est une drôle de chose, il peut drainer toute votre énergie, et avant que vous ne vous en rendiez compte, vous êtes fatigué alors que vous êtes sur la grille de départ. Si vous apprenez à mieux gérer votre anxiété et que vous ne la laissez pas vous surmonter, vous aurez bien plus d’énergie sur la moto mais aussi en dehors.

Si tout le monde est aussi nerveux que moi sur la piste, quel est leur secret ? Comment se fait-il qu’ils n’aient pas l’air nerveux ? Y aurait-il une potion magique que je peux boire ?

Désolé de vous décevoir, mais il n’y a pas de secret et pas de potion magique pour faire disparaître l’anxiété. Vous pensiez vraiment que ça serait aussi facile ?

Tout dépend de comment vous gérez votre stress, et avec quel état d’esprit vous abordez la course. Ces deux points vont vraiment faire la différence au final.

La préparation mentale, qui est souvent négligée par beaucoup d’athlètes, est un processus qui doit commencer très tôt lors d’un week-end de course. De ma propre expérience, vous ne pouvez pas prétendre vous pointer à une course prêt à gagner si vous avez commencé à vous préparer mentalement le jour d’avant. Ça ne marche pas du tout comme ça, vous devez vous préparer mentalement le plus tôt possible si vous voulez aborder la course du meilleur état d’esprit possible.

Vous vous demandez surement ce que vous êtes supposé faire, comment être prêt mentalement pour une course, et comment diminuer votre niveau de stress ? Il y a beaucoup de choses que vous pouvez faire dans ce but, et comme beaucoup de choses dans la vie, ce qui marche pour moi peut ne pas marcher pour vous, heureusement, il y à quelques lignes directrices qui, je pense, permettront à n’importe quel pilote de se sentir plus préparé pour une course.

La semaine avant la course!

Vous devez mettre toutes les cartes de votre côté, et cela ne tient qu’à vous ! Prenez quelques secondes pour essayer de réfléchir à quelques moyens de booster votre confiance. Laissez-moi vous aider: ne négligez pas votre entraînement, ne soyez pas paresseux… faites ce que vous êtes supposé faire afin d’être en bonne condition, commencez à concentrer votre énergie pour la course.

  1. Entraînez-vous durement, entraînez-vous intelligemment, faites vos manches, ensuite, amusez-vous avec la moto. Tout en sachant que vous avez déjà fait le plus dur du boulot, que ce soit à la gym, au footing ou sur la moto, au lieu de ne rien faire… Ça va vous aider à vous sentir mieux et à avoir un meilleur état d’esprit car vous aurez fait ce que vous avez à faire, plutôt que de vous sentir coupable de ne pas avoir fait les choses nécessaires
  2. Mangez sainement, buvez beaucoup d’eau, soyez strict avec votre régime. N’allez pas à Mc Donald après vous êtes entraîné toute la journée, après tout, voulez-vous vraiment penser que vous avez gâché une journée d’entraînement  ?
  3. Pas d’alcool, pas de soirées, pas de nuits blanches. Allez au lit tôt, vous allez avoir besoin de sommeil pour laisser votre corps récupérer de l’entraînement que vous avez fait.
  4. Visualisez le terrain dans votre tête chaque jour. Si vous l’avez déjà roulé, et peu importe le circuit que vous allez rouler, visualisez le dans votre tête, comme si vous étiez déjà sur votre moto, quelles lignes vous allez prendre, à quelle vitesse vous allez passer … Fermez vos yeux et faites quelques tours, au moins une fois par jour. Si vous n’avez jamais roulé sur le circuit avant, essayez de trouver des vidéos et des photos de ce dernier sur le net, et étudiez-les.
  5. Vous AIMEZ le terrain sur lequel vous allez rouler ce week-end, n’est-ce pas ? Comment ça vous le détestez ? Vous ne pouvez pas détester un circuit, vous ne connaissez même pas ce mot ! Vous AIMEZ ce circuit, vous AIMEZ ce circuit …. sérieusement  si vous n’arrêtez pas de vous dire que vous détestez le circuit sur lequel vous allez rouler et que vous n’arrivez jamais à faire un bon résultat, vous irez droit à l’échec.  Vous pouvez tout aussi bien rester à la maison, pas la peine de rouler, restez à la maison ….

La veille de la course !

C’est l’heure de la course ! Vous avez suivi mes conseils ci-dessus et vous êtes prêt à montrer de quoi vous êtes capable ! Et soudainement la réalité vous rattrape: On y est, je roule demain ! Merde, je suis nerveux, je me stresse sans aucune raison… c’est alors le moment pour vous d’oublier la course et de vous concentrer sur les choses que vous aimez faire. Après tout, vous avez pensé à cette course toute la semaine, n’est-ce pas ? Ne méritez-vous pas un petit break ? Qu’est-ce que vous aimez faire ? Voici quelques exemples de choses qui m’ont aidé à ne pas penser à la course pendant un moment & à me relaxer.

  1. J’aimais bien aller faire les magasins et me chercher des jeux vidéo. Je quittais l’hôtel et j’allais faire les magasins pendant un moment, et souvent j’achetais de nouveaux jeux pour jouer durant le weekend. Jouer aux jeux-vidéo, que ce soit sur Pc ou Game Boy, marchait vraiment bien pour moi car cela me relaxait beaucoup et aussi car j’aimais ça, ça m’enlevait totalement la tête de la course et je ne me sentais pas stressé du tout.
  2. Une autre chose que j’aimais vraiment faire était de regarder un bon film, de préférence dans ma chambre. Aller au cinéma la nuit avant la course me faisait me sentir coupable de temps en temps, comme si je devais forcément être dans ma chambre à me reposer au lieu d’aller voir un film. Mais tant que je regardais un film dans ma chambre, ça allait.
  3. J’aimais aussi travailler sur mon site internet depuis mon ordinateur portable, ça gardait mon esprit occupé. Je passais des heures sans même penser à la course, jusqu’au point où j’en oubliais presque que j’allais rouler !

Ce sont juste quelques exemples de choses qui avaient l’habitude de fonctionner pour moi, pour garder mon esprit occupé sur quelque chose d’autre que la course, et en même temps ça réduisait énormément mon stress. Bien sur, les exemples ci-dessus peuvent ne pas marcher pour vous, donc faites une liste des choses que vous aimez vraiment faire et essayez de faire ces choses la veille de la course. Le but est de garder votre esprit occupé avec quelque chose d’autre que la course et de vous faire plaisir.

Le jour de la course !

Vous y voilà finalement… et ça se rapproche chaque minute. Vous allez rouler aujourd’hui ! Si vous êtes comme moi, vous ne pourrez rien manger au petit déjeuner. Vous êtes stressé et vous voulez juste que la journée soit finie. Je suis désolé de vous mettre au pied du mur mais vous n’allez pas gagner en pensant comme ça, croyez-moi. J’ai dû trouver un moyen de faire avec le stress de la course, car ça pompait toute mon énergie.C’est une bonne chose d’être avec d’autres personnes sur le chemin jusqu’au circuit le matin, vous vous occupez. Y aller tout seul n’est pas une bonne solution (Certains pilotes aiment être seul pour pouvoir mieux se concentrer pendant une course, donc ça dépend vraiment de vous) car vous n’aurez rien de mieux à faire que de penser à la course et de vous stresser tout seul comme un fou ! Donc si vous pouvez, conduisez jusqu’au circuit avec des amis, ils garderont votre esprit occupé. Trouvez une routine qui marche pour vous et faites la même chose tous les matins de courses.

Je me souviens dans les années 2000, j’avais une routine le matin des épreuves qui marchait bien pour moi. Je roulais pour Yamaha Of Troy et mes teammates étaient Ernesto Fonseca, Casey Jonhson & Justin Buckelew. Pendant l’outdoor, on avait l’habitude d’aller sur le circuit dans ma voiture, tous les 4. Casey & moi écoutions Pearl Jam un matin, d’un CD gravé que j’avais fait, et on a commencé à chanter ensemble…C’était assez maladroit mais c’était fun. On a refait ça à presque toutes les courses et je me souviens que j’arrivais sur le terrain relaxé et prêt à rouler. C’est comme si on avait notre petite routine et qu’on était pressé de rouler à chaque course. J’ai amené mon CD a toutes les épreuves de l’outdoor cette année, il fallait que je l’aie avec moi.

Ce que vous faites pendant une journée de course dépend de vous. Certains pilotes aiment rester seul, se concentrent sur la course toute la journée, certains aiment se balader, écouter de la musique, regarder la télé … Cela dépend de la façon dont vous faites le mieux face à la pression. Pour moi, la meilleure façon était de toujours faire quelque chose, de rester actif, de parler à des gens et de me balader. Rester caché dans le semi m’aurait rendu encore plus nerveux et n’aurait pas fonctionné dans mon cas.

Essayez de suivre les conseils ci-dessus durant la semaine d’avant course, et vous verrez de grosses différences en matière d’anxiété et de confiance le jour de la course. Bien sûr il y a énormément de choses qui peuvent vous aider à être prêt pour le grand jour, mais elles peuvent ne pas marcher pour tout le monde. Trouvez ce qui fonctionne le mieux pour vous et tenez-y vous.

Il y a une chose que vous devez garder à l’esprit “Passez-vous du bon temps ? Est-ce que vous prenez du plaisir dans ce que vous faites ?” Rouler en motocross devrait toujours être quelque chose de fun, quelque chose qui vous donne le sourire. Le jour où ça devient une corvée, vous devriez penser à faire quelque chose d’autre.

Je vais m’utiliser comme exemple:

J’adore m’amuser en roulant, que ce soit sur un terrain ou dans les dunes. Je trouvais toujours des gros sauts et je passais des heures dessus. Ça me rendait heureux, ça me donnait le sourire, c’était ce que devait m’apporter le motocross selon moi. Plus ça devenait sérieux, moins j’allais m’amuser à moto.  Même quand je m’entraînais dur, que je dormais bien, que je mangeais bien … je sentais que quelque chose manquait.

Je n’allais plus m’amuser à moto, j’étais trop concentré sur le fait qu’il fallait que j’aille faire mes manches pour être en meilleur forme, et j’en ai oublié le côté fun. Avant que je m’en rende compte, il s’est déroulé des années entre ma dernière sortie dans les dunes. c’est là que les choses ont commencé à empirer, quand j’ai réalisé que je ne prenais plus plaisir à rouler, je roulais seulement car c’était ce que j’avais toujours fait.

En conclusion

Oui, s’entraîner est vraiment important, et vous devriez passer la plupart du temps sur votre moto à vous entraîner. Mais vous ne pouvez pas perdre de vue la raison pour laquelle vous roulez en motocross; car c’est fun ! Et ça vous rend heureux !

La morale de cette petite histoire est n’oubliez pas de vous amuser, car si vous vous amusez vous serez plus relaxé et bien moins stressé sur les courses.

Beaucoup de pilotes travaillent très dur et s’entraînent plusieurs heures par jour, mais d’une façon ou d’une autre ils n’arrivent pas à joindre les deux bouts le jour de la course. J’ai vu tellement de pilotes rouler vite et être fluide pendant les entraînements durant la semaine, puis perdre tous leurs moyens pendant un week-end de course, comme s’ils avaient oublié comment rouler vite. C’est ce qui arrive quand vous vous mettez la pression et que vous laissez le stresse prendre le dessus.

Je vous garantis que ces pilotes-là ne prenaient aucun plaisir, ils n’arrêtaient pas de se dire qu’ils ne pouvaient pas se foirer cette fois, qu’ils devaient y arriver, qu’ils devaient bien faire. Vous mettre autant de pression sur les épaules va vous rendre la vie misérable ! Vous devez vous relaxer, vous dire que vous avez donné le maximum de vous-même la semaine précédant la course (Avez-vous, honnêtement ?) pour être prêt, et que tout ce que vous pouvez faire à partir de maintenant, c’est apprécier le week-end et  faire de votre mieux.

C’est tout ce que vous pouvez vous demander, faire le mieux que vous pouvez. Il n’y a pas de raisons d’être stressé si vous savez que vous êtes prêt et que vous allez donner le maximum ! Tout le reste est hors de contrôle alors arrêtez de stresser voulez-vous !

Pour finir cet article, je voudrais juste vous souhaiter bonne chance et essayez d’appliquer les conseils donnés lors de la prochaine course. J’espère que ces quelques lignes seront utiles pour ceux d’entres-vous qui ont des problèmes avec la gestion de l’anxiété pendant une épreuve, et que cela vous aidera à mieux réussir lors de votre carrière.
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